Histoire des pénalités

diambars · 17-12-2015 11:10:32

Bonjour,

Savez vous d'ou vient la différence des pénalités entre les types de courses ?

Cordialement.

Zanas · 17-12-2015 11:46:38

En deux mots, la pénalité d'origine était la minute supplémentaire au chrono, qui subsiste sur l'individuelle. Mais voyant que cette modalité n'en faisait pas un sport très explosif, donc pas très télégénique, les organisateurs ont souhaité mettre un peu de piment, et ont inventé l'anneau de pénalité, a donc mis l'accent bien plus sur la célérité à skis puisqu'il est parcouru en une vingtaine de secondes. Et ensuite, lorsque les formats de courses en ligne ont été inventés (poursuite, puis départ groupé), ils ne pouvaient qu'avoir recours à cette modalité du tour de pénalité, intervenir sur le chrono rendant la course illisible.

Pour ce qui est des relais, notamment des pioches, j'ai déjà dû le lire, mais ça ne me revient pas. m_9er est ton homme, c'est notre historien amateur du forum ! wink

diambars · 17-12-2015 23:54:51

Merci

phb2 · 18-12-2015 10:02:10

smile Ça c'est bien vrai ; m_er est notre Maître à tous !

m_9er · 22-12-2015 22:46:16

Euh… on m'a demandé ? ^^

Ah, l'historique des pénalités sur les différentes épreuves, question très intéressante !

Au fil des révisions de règlement et des créations de courses, force est de constater l'évolution des pénalités vers une réduction de peine (z'avez vu la boucle de pénalité ridicule de 75 m pour le relais simple mixte?). La balle ratée est devenue de moins en moins pénalisante, et par conséquent le ski a pris progressivement le pas sur le tir.

A l'origine, pour être un bon biathlète il fallait avant tout être un excellent tireur : 2 minutes de pénalité par cible ratée sur l'individuel.
Très vite (au début des années '60 il me semble) la règle a été affinée, avec l'introduction d'un barème progressif :
2 minutes de pénalité pour cible totalement ratée,
1 minute pour la zone cordon,
0 pour cible touchée au centre.

Ce n'est qu'à la charnière des années 70/80, lors de l'abandon définitif des cibles papier au profit des cibles alignées que l'individuel a retrouvé un système de pénalité unique réduit à 1 minute par cible non blanchie.
Dans le cadre d'une épreuve contre la montre comme l'individuel, le rajout des éventuelles minutes de pénalité au temps réel pour définir le temps total n'était pas un problème. En revanche il était difficile de concevoir un format de course en ligne avec de telles règles. En effet rajouter des minutes de pénalité au temps réel aurait été absurde dans le cadre d'une course en confrontation directe (à moins de "bloquer" à l'arrêt le biathlète fautif en sortie de pas de tir durant le temps effectif correspondant à la pénalité écopée - un coup à prendre froid au point que Miriam Gössner en tomberait malade tongue ) car si celui qui coupe la ligne en premier n'est pas nécessairement le vainqueur, on n'est pas plus avancé question lisibilité de la course. On voit déjà le bordel que ça peut être lorsque exceptionnellement des biathlètes sont sanctionnés en cours d'épreuve par une pénalité temporelle, soit pour avoir "mangé" le départ (poursuite, tarif à 30") soit pour avoir oublié de tirer une balle ou d'effectuer un tour de pénalité (2 minutes) : la France qui coupe la ligne largement en tête pour finalement être classée 21ème (4 minutes, ça fait mal) du simple mixte d'ouverture à Östersund.

Exit donc les minutes de pénalité. LA solution pour une course en ligne était donc de tracer une boucle de pénalité afin d'augmenter la distance à parcourir, le handicap de la distance supplémentaire se traduisant forcément par un temps de course rallongé pour les biathlètes fautifs qui ratent des balles.
La première course en ligne (imaginée en 1964) est le relais (la suivante sera la poursuite, une trentaine d'années plus tard). La boucle de pénalité est alors initialement fixée à 200 m (elle sera réduite par la suite à 150 m, distance de pénalité devenue standard pour les courses crées ultérieurement, à commencer par le sprint). Pour parcourir cette distance, avec le matériel et la technique "classique" d'époque, le biathlète pénalisé devait être bien plus proche de la minute que des 30 secondes.

Et la pioche ? Spécifique au relais, on peut la considérer comme une pénalité partielle (le temps de recharger, si tu rates derrière…). Il est en effet probable que ce principe des trois pioches ait été introduit suivant l'idée d'un barème de pénalité progressive, tel qu'il existait alors sur l'individuel (2 minutes à extérieur, 1 minute sur le cordon). Ce principe était compatible avec les cibles cassables qui ne pouvaient pas avoir de zone cordon ("ça casse ou ça passe…" ...sur l'anneau de pénalité).

GABY · 23-12-2015 16:29:02

m_9er a écrit :

Euh… on m'a demandé ? ^^
Ah, l'historique des pénalités sur les différentes épreuves, question très intéressante !
Au fil des révisions de règlement et des créations de courses, force est de constater l'évolution des pénalités vers une réduction de peine (z'avez vu la boucle de pénalité ridicule de 75 m pour le relais simple mixte?). La balle ratée est devenue de moins en moins pénalisante, et par conséquent le ski a pris progressivement le pas sur le tir.
A l'origine, pour être un bon biathlète il fallait avant tout être un excellent tireur : 2 minutes de pénalité par cible ratée sur l'individuel.
Très vite (au début des années '60 il me semble) la règle a été affinée, avec l'introduction d'un barème progressif :
2 minutes de pénalité pour cible totalement ratée,
1 minute pour la zone cordon,
0 pour cible touchée au centre.
http://www.biathlonfrance.com/IMG/jpg/ciblsapporo.jpg
Ce n'est qu'à la charnière des années 70/80, lors de l'abandon définitif des cibles papier au profit des cibles alignées que l'individuel a retrouvé un système de pénalité unique réduit à 1 minute par cible non blanchie.
Dans le cadre d'une épreuve contre la montre comme l'individuel, le rajout des éventuelles minutes de pénalité au temps réel pour définir le temps total n'était pas un problème. En revanche il était difficile de concevoir un format de course en ligne avec de telles règles. En effet rajouter des minutes de pénalité au temps réel aurait été absurde dans le cadre d'une course en confrontation directe (à moins de "bloquer" à l'arrêt le biathlète fautif en sortie de pas de tir durant le temps effectif correspondant à la pénalité écopée - un coup à prendre froid au point que Miriam Gössner en tomberait malade ) car si celui qui coupe la ligne en premier n'est pas nécessairement le vainqueur, on n'est pas plus avancé question lisibilité de la course. On voit déjà le bordel que ça peut être lorsque exceptionnellement des biathlètes sont sanctionnés en cours d'épreuve par une pénalité temporelle, soit pour avoir "mangé" le départ (poursuite, tarif à 30") soit pour avoir oublié de tirer une balle ou d'effectuer un tour de pénalité (2 minutes) : la France qui coupe la ligne largement en tête pour finalement être classée 21ème (4 minutes, ça fait mal) du simple mixte d'ouverture à Östersund.
Exit donc les minutes de pénalité. LA solution pour une course en ligne était donc de tracer une boucle de pénalité afin d'augmenter la distance à parcourir, le handicap de la distance supplémentaire se traduisant forcément par un temps de course rallongé pour les biathlètes fautifs qui ratent des balles.
La première course en ligne (imaginée en 1964) est le relais (la suivante sera la poursuite, une trentaine d'années plus tard). La boucle de pénalité est alors initialement fixée à 200 m (elle sera réduite par la suite à 150 m, distance de pénalité devenue standard pour les courses crées ultérieurement, à commencer par le sprint). Pour parcourir cette distance, avec le matériel et la technique "classique" d'époque, le biathlète pénalisé devait être bien plus proche de la minute que des 30 secondes.
Et la pioche ? Spécifique au relais, on peut la considérer comme une pénalité partielle (le temps de recharger, si tu rates derrière…). Il est en effet probable que ce principe des trois pioches ait été introduit suivant l'idée d'un barème de pénalité progressive, tel qu'il existait alors sur l'individuel (2 minutes à extérieur, 1 minute sur le cordon). Ce principe était compatible avec les cibles cassables qui ne pouvaient pas avoir de zone cordon ("ça casse ou ça passe…" ...sur l'anneau de pénalité).

CQFD ! Merci l'ami wink

Gallien60 · 23-12-2015 17:15:52

merci M_9er très intéressant cet article on y apprend beaucoup de choses
mais si j'ai bien compris Il fallait donc devant chaque cible un arbitre équipé de jumelle ou lunette pour comptabiliser les impactes dans les cibles et il fallait changer les cibles papiers pendant les compétitions
un coup a se prendre une balle lors de ce genre d'opération.
de plus si la balle était juste sur le cordon ça devait occasionner des erreurs
j'imagine qu'il y a du avoir pas mal de réclamations pendant les différentes compétitions

m_9er · 23-12-2015 22:37:20

Que ce soit pour les cibles cassables ou en papier, il fallait évidemment les changer ou "recharger" après chaque tir. Pour éviter que les membres du jury ne se fassent tirer comme des lapins lors de la vérification du carton ou du changement de cible, c'est apparemment la bonne vieille technique de la tranchée abritant le personnel habilité qui était en vigueur (si j'ai bien analysé la manœuvre). Un procédé mécanique pour monter/descendre les cibles dans une fosse, à partir de laquelle les juges et techniciens peuvent opérer en toute sécurité. Note : seules les cibles papier nécessitaient un (re)comptage précis. Les cassables avaient déjà les mêmes propriétés "visuelles" que les cibles alignées actuelles.

https://www.youtube.com/watch?v=eJvntQQ0pIY&t=280

https://www.youtube.com/watch?v=Mi90eh_o-78&t=60

Pour compléter, relire aussi par ici (message #5 cf. les dimensions des cibles papier, diamètre au centre, diamètre de la zone "cordon") : http://www.biathlonfrance.com/forums/vi … hp?id=1982

Gallien60 · 24-12-2015 12:22:19

bonjour le recule de la carabine , je ne sais pas comment ils faisaient ensuite pour appuyer sur les bâtons
de plus les balles ne sont pas dans le chargeur mais apparemment sur un plateau sur le pas de tir.

Gallien60 · 24-12-2015 12:28:57

https://www.youtube.com/watch?v=nyhT2yUIjio

Je ne savais pas que le père noël faisait aussi du biathlon (2' de la vidéo)

m_9er · 24-12-2015 14:18:16

Gallien60 a écrit :

bonjour le recule de la carabine , je ne sais pas comment ils faisaient ensuite pour appuyer sur les bâtons
de plus les balles ne sont pas dans le chargeur mais apparemment sur un plateau sur le pas de tir.

Ah oui, le recul, c'est autre chose que la 22 lr !! Le tir était bien plus "physique" que maintenant...
Ce que tu vois ce sont les pioches. Elles étaient généralement placées dans une coupelle, à hauteur de tir.
Les chargeurs étaient portés à la ceinture.

Gallien60 · 24-12-2015 16:50:57

Ok je n'avais pas vu cela (pour les chargeurs)!!!

Mika71 · 24-12-2015 17:36:04

Merci pour ce petit point historique. Toujours aussi intéressant. cool cool

Ils étaient lent au tir. Martin aurait eu le temps de faire 5 tours de pénalité. tongue tongue tongue

Gallien60 · 24-12-2015 18:12:35

Mika 71 si tu regardes la vidéo que j'ai posté plus haut: le temps du relais 4x7,5 Kms = 1h 57 en 1976 lors que le relais a Hochfilzen est de 1h11 bon y' a rien de comparable tant sur la façon de skier ni du matériel

Mika71 · 24-12-2015 19:18:56

Gallien60 a écrit :

Mika 71 si tu regardes la vidéo que j'ai posté plus haut: le temps du relais 4x7,5 Kms = 1h 57 en 1976 lors que le relais a Hochfilzen est de 1h11 bon y' a rien de comparable tant sur la façon de skier ni du matériel

J'avais vu ça. Les 40 minutes d'écarts se jouent partout. Le style de ski utilisé à l'époque (il me semble qu'on met plus de temps en classique, non ??).
Le matériel que ce soit les skis ou la carabine.
Et enfin, la vitesse de tir.

Après, il y a aussi le physique. Ils étaient peut être pas autant préparé que maintenant.

BiathlonFrance

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