#1 06-01-2007 04:56:47

Samuel P&F
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Les "mystères de Pékin" enfin révélés !

L’accession de l’Allemand Klaus Siebert au poste d’entraîneur de la Chine, rendu possible par le non-remplissage des objectifs de l’année olympique, a permis de lever le voile sur la réalité de l’équipe chinoise de biathlon, de dissiper quelques croyances plus ou moins fantasmagoriques entretenues jusque là faute d’informations. Un récent article de la Frankfurter Allgemeine Zeitung en rend compte.

(Résumé de l'essentiel)

D’aucuns voulaient voir derrière les concurrents chinois un immense réservoir dans lequel les coachs pouvaient se servir à volonté. Rien n’est plus faux, puisque l’effectif des biathlètes chinois se compose, en tout et pour tout, de 8 femmes et de 13 hommes, dont un seul alignable en Coupe du monde ! En l’absence de détection des talents (sur la base de quelle pratique, d’ailleurs ?) le réservoir n’est donc pas maigre, il est carrément inexistant…

Grande fut la surprise de Siebert en constatant l’absence totale d’organisation et de concept dans l’entraînement pratiqué jusqu’alors. Pour être communiste, la Chine est loin des méthodes rigoureusement mise en œuvre du temps de la RDA ! Sa tâche première fut donc d’amener du sens, de la méthode et de la structure dans l’entraînement. « Quand elles tiraient à côté, elles ne savaient même pas pourquoi. Il n’y avait pas d’analyse de gerbe, pas d’informations en cours de route, aucune correction par rapport au vent, etc… Si ça se passait mal, elles devaient s’attendre à être condamnées à un entraînement punitif. Elles finissaient par avoir peur de tirer. » Elles sont encore tout étonnées de ne pas prendre une bordée en cas de tir moyen. Revenant de si loin, on comprend l’amélioration du tir chinois, obtenu par une diminution de la quantité (de 30 000 balles/an on est passé à 12 000 balles/an) et une augmentation de la qualité du travail.

La plus grande improvisation présidait à tout l’entraînement, guidé en partie par un principe grotesque, selon lequel ce qui convenait à Liu, la meilleure, constituait nécessairement la voie à suivre. Notamment pour les entraînements de force, y compris pour les hommes.

L’Allemand s’emploie aussi à modifier en douceur la mentalité des athlètes, jusqu’à présent obéissants à l’extrême, prenant pour parole d’Evangile tout ce qui leur est dit.  Même s’il apprécie grandement les marques de respect qui lui sont prodiguées et l’extrême ardeur à la tâche de son effectif, Siebert essaie d’inciter ses entraîneurs à une réflexion propre et sollicite l’avis et les sensations des athlètes pour optimiser le travail.

Dernier point, financier : l’équipe chinoise est loin d’être bien dotée, on friserait même plutôt l’indigence. « Soit-disant qu’il n’y a pas d’argent. En tout cas, nous n’avons pour l’instant pas de gros sponsor. Pour ma part, je me réjouirais de poursuivre au-delà des deux ans initialement prévus. Mais je ne vais pas m’accommoder indéfiniment de cette situation ; j’ai quand même une famille à nourrir ! »


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